Qu’est-ce que le cancer du sein ?
Le cancer du sein est une tumeur maligne qui se développe au niveau de la glande mammaire. (1)
Il s’agit du cancer le plus fréquent chez la femme. En France, en 2018, le nombre annuel de nouveaux cas de cancer du sein chez la femme était de 58 459. (2)
Une diminution de la mortalité est observée depuis le milieu des années 1990, en lien avec des progrès thérapeutiques majeurs et avec une augmentation de la proportion de cancers diagnostiqués à un stade précoce, notamment grâce au dépistage. Cependant, le cancer du sein reste la première cause de décès par cancer chez la femme en France. En 2018, plus de 12 000 femmes sont décédées en raison d’un cancer du sein. (2)
Différents types de cancers du sein
Il existe différents types de cancer du sein selon les cellules à partir desquelles ils se développent. Les plus fréquents (95 %) sont les adénocarcinomes (1). On distingue :
- les adénocarcinomes canalaires : ils naissent à partir des cellules des canaux de la glande mammaire. Les canaux sont les structures qui conduisent le lait des lobules aux mamelons. Ce sont les plus fréquents ; (1)
- les adénocarcinomes lobulaires : ils se développent à partir des lobules, les structures de la glande mammaire qui produisent le lait en période d’allaitement. Ils sont plus rares que les carcinomes canalaires. (1)

Qu’il soit canalaire ou lobulaire, un adénocarcinome, est caractérisé par son degré d’extension locale.
- Au stade initial du cancer du sein, lorsque les cellules cancéreuses se trouvent uniquement à l'intérieur des canaux ou des lobules, on parle de cancer in situ :
- l’adénocarcinome canalaire in situ est le plus fréquent (85% des cancers in situ) ;
- l’adénocarcinome lobulaire in situ est plus rare (10 à 15% des cancers du sein in situ). Celui-ci est considéré plutôt comme un facteur de risque de développer un cancer du sein. (1)
- Si la tumeur a infiltré le tissu qui entoure les canaux et les lobules, on parle alors de cancer infiltrant et non plus de cancer in situ. Les cancers infiltrants sont dans 8 cas sur 10 des adénocarcinomes canalaires. (3)
On estime la proportion des cancers du sein in situ à 9,5% et invasifs à 90,5%. (4)
Dans leur évolution, les cancers infiltrants se propagent vers les ganglions (axillaires) ou vers d’autres parties du corps (os, poumons, foie, cerveau), on parle alors d’adénocarcinome métastasé. (3)
Les facteurs de risque de cancer du sein
Il existe plusieurs facteurs de risque qui contribuent à l’apparition du cancer du sein et à son développement. Les principaux sont :
- Le sexe : moins de 1 % de tous les cancers du sein sont observés chez l’homme. Ce sont pour la plupart des carcinomes canalaires infiltrants. (3)
- L’âge : le risque d'avoir un cancer du sein augmente avec l'âge, environ 20% des cancers du sein se développent avant 50 ans. C'est la raison pour laquelle toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans sont invitées, dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein, à réaliser, tous les deux ans, une mammographie prise en charge à 100% par l'Assurance Maladie. (1)
- Les antécédents familiaux : le risque de cancer du sein augmente si une parente du premier degré (mère, sœur, fille) a déjà eu un cancer du sein et plus particulièrement avant la ménopause. S’il s’agit d’une parente du deuxième degré (grand-mère, tante, nièce), le risque n’est que légèrement augmenté. (1)

- Les prédispositions génétiques : dans 5 à 10 % des cancers du sein, une altération génétique est retrouvée et il s’agit le plus souvent de mutations sur les gènes BRCA1 (gène 1 du cancer du sein) ou BRCA2 (gène 2 du cancer du sein) qui sont des gènes impliqués dans la réparation des lésions de l’ADN. Etre porteur d’une mutation sur l’un de ces gènes augmente le risque de développer un cancer du sein et de l’ovaire. Cette forme de cancer du sein est héréditaire. (1)
- Les antécédents personnels : avoir déjà eu un cancer du sein multiplie par 3 ou 4 le risque de développer un autre cancer du sein. Les maladies du sein qui entraînent une prolifération des cellules, telles que l’hyperplasie atypique, peuvent-elles aussi être à l’origine d’un risque accru de cancer du sein. (1)
D’autres facteurs de risque pourraient également jouer un rôle (3) : les antécédents d'irradiation du thorax (3), la surcharge pondérale (1), le tabagisme (1), la consommation régulière d’alcool ou de viandes grasses (1,5), les grossesses tardives, les traitements hormonaux substitutifs de la ménopause, le diabète de type 2 ou encore la prise d’une contraception hormonale. (5)
Références
- INCa. Site internet. https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Les-maladies-du-sein/Cancers-du-sein . https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Facteurs-de-risque/Age , https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Facteurs-de-risque/Antecedents-familiaux , https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Facteurs-de-risque/Predispositions-genetiques , https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Facteurs-de-risque/Antecedents-personnels , https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Facteurs-de-risque/Tabac-alcool-et-surpoids Consulté le 4 avril 2019.
- Etude collective. Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018. Étude à partir des registres des cancers du réseau Francim. Résultats préliminaires, février 2019.
- HAS. Actualisation du référentiel de pratiques de l’examen périodique de santé. Dépistage et prévention du cancer du sein. Février 2015
- Molinié F. et al. Incidence du cancer in situ et invasif du sein en France (1990-2008). Données des registres de cancers (réseau Francim). BEH, 2012 ; 35-36-37 : 395-8.
- HAS. Dossier de presse. Cancer du sein : quel dépistage selon vos facteurs de risque ? Mai 2014.